

Jaguar XJ (1968 – 1992)
Introduction — Jaguar XJ : la noblesse britannique sur quatre roues
Il est des voitures qui traversent les décennies sans jamais perdre leur aura. Des silhouettes qui imposent le respect, une signature qui allie raffinement et caractère, et une philosophie qui ne cède rien aux compromis : la Jaguar XJ, dans ses premières générations (Série I à III, de 1968 à 1992), appartient sans conteste à cette lignée de légendes.
Conçue sous l’impulsion de Sir William Lyons, père fondateur de Jaguar, la XJ devait être l’ultime synthèse du savoir-faire britannique : élégante, rapide, confortable, exclusive. Une berline capable de rivaliser avec les références allemandes et italiennes de l’époque tout en affirmant un style inimitable – ce mélange subtil de cuir, de bois et de fauve en embuscade.
Mais la XJ, ce n’est pas qu’un design racé ou un nom prestigieux. C’est aussi une révolution technique, un parcours industriel complexe, et une aventure cinématographique et miniature étonnante. De la Série I à la Série III, en passant par les versions V12 ou coupé, elle n’a cessé de faire battre le cœur des amateurs… et de provoquer quelques sueurs chez les mécaniciens.
Dans cet article, Le Petit Bagnolard vous propose une plongée passionnée dans l’univers de cette grande dame de Coventry : son histoire, ses évolutions, ses exploits, ses dérives, et surtout son statut unique d’icône roulante, objet de culte et de collection.
1. Genèse d’une icône (1960–1968)
Au début des années 60, Jaguar est à un tournant de son histoire. La marque britannique, auréolée de ses victoires au Mans avec la Type D, est surtout connue pour ses berlines élégantes mais nombreuses et parfois redondantes : Mk2, Mk10, S-Type, 420… Une gamme foisonnante mais coûteuse à produire et complexe à maintenir. Il est temps de rationaliser.
C’est là qu’intervient Sir William Lyons, fondateur visionnaire de la marque et surnommé « Mr Jaguar ». Son ambition : créer une berline unique, capable de remplacer tous les modèles existants, en synthétisant performance, luxe et élégance. Un pari audacieux pour l’époque, où chaque modèle avait son public, mais nécessaire pour assurer la survie industrielle de Jaguar.
Le projet prend forme sous le nom de code XJ4. « XJ » pour Experimental Jaguar : une plateforme totalement inédite. L’idée n’est pas seulement de réunir plusieurs segments, mais de créer la meilleure berline du monde — selon les mots mêmes de Lyons. Pour cela, Jaguar fait appel à ses meilleurs talents, dont l’ingénieur Bob Knight pour le châssis et les trains roulants, et le légendaire Malcolm Sayer, designer aérodynamicien ayant déjà signé les lignes de la Type E, pour le style.
Les choix techniques sont ambitieux : suspension arrière indépendante, freins à disque, double réservoir, moteurs 6 cylindres, boîte automatique ou manuelle. Le cahier des charges est clair : la future XJ devra être à la fois plus confortable qu’une Mercedes, plus agréable à conduire qu’une BMW, et plus racée qu’une Maserati Quattroporte.
Après près de 8 ans de développement et plusieurs prototypes, la Jaguar XJ6 est enfin prête à entrer en scène. Ce sera en 1968, année de grands bouleversements sociaux… et stylistiques. Le public ne le sait pas encore, mais l’un des plus grands classiques de l’automobile est sur le point de voir le jour.
2. Présentation officielle et choc stylistique (1968)

Source : Self-Proclaimed-Car-Enthusiast – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=124264407
Le 26 septembre 1968, au Salon de Paris, Jaguar lève enfin le voile sur sa nouvelle berline : la XJ6. Le choc est immédiat. Sur le stand, au milieu des Peugeot 504, Mercedes W108 et Citroën DS, trône une silhouette féline, tendue, sculptée, aussi basse qu’une GT, aussi élégante qu’un salon anglais roulant. Le public est conquis. La presse, elle, parle immédiatement de référence mondiale.
Ce qui frappe d’abord, c’est le design. La carrosserie, fluide et sans fioriture, est l’œuvre de Malcolm Sayer, ancien aérodynamicien de l’aéronautique, déjà responsable de la Type D et de l’inimitable Type E. Tout y est : le long capot nervuré, les phares ronds jumelés, les courbes parfaites du pavillon, la ligne de ceinture basse, les ailes arrière douces et musclées.
Sir William Lyons, soucieux du moindre détail, a supervisé personnellement chaque aspect esthétique. Il voulait une voiture qui ait « la stature d’une Rolls, l’agilité d’une Type E et la prestance d’une Bentley ». Le pari est tenu : la XJ allie classicisme britannique et modernité sans ostentation.
Mais la vraie surprise, c’est sans doute à l’intérieur qu’elle se trouve. Bois précieux sur la planche de bord, cuir Connolly cousu main, moquette épaisse, molette chromée, instrumentation complète et ambiance feutrée : l’habitacle respire le luxe discret et chaleureux, loin du minimalisme allemand ou de l’exubérance italienne. Un véritable salon roulant, plus cosy qu’un gentlemen’s club de Mayfair.
Source : The Car Spy – 1970 Jaguar XJ6 4.2 Series 1, CC BY 2.0
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18040584, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18040676,
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18040652, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18040503
Côté châssis, la XJ inaugure une base entièrement nouvelle, pensée pour offrir un équilibre optimal entre confort et tenue de route. La suspension arrière indépendante, avec bras obliques et ressorts hélicoïdaux, absorbe les imperfections avec une grâce rare, tout en maintenant un comportement dynamique étonnant pour une berline de cette taille.
Enfin, sous le capot, deux moteurs sont proposés : un 6 cylindres en ligne 2.8 litres et un plus noble 4.2 litres, tous deux dérivés du bloc XK bien connu chez Jaguar. La puissance est transmise aux roues arrière via une boîte manuelle à 4 rapports (avec overdrive en option), ou une boîte automatique Borg-Warner.
La Jaguar XJ6 Série I est née, et avec elle une nouvelle ère pour les berlines de luxe. Pour beaucoup, c’est tout simplement la plus belle berline jamais produite. Une affirmation audacieuse, mais qui, plus d’un demi-siècle plus tard, n’a rien perdu de sa force.
3. Une révolution sur quatre roues
Lorsqu’elle est présentée en 1968, la Jaguar XJ ne se contente pas d’être belle. Elle est aussi, et surtout, révolutionnaire sur le plan technique, au point de redéfinir ce que doit être une berline de luxe moderne. En pleine période d’évolution industrielle et de rivalité croissante avec les marques allemandes et italiennes, Jaguar impose un nouveau standard avec audace.
Un châssis totalement nouveau
La plateforme XJ4 est développée spécifiquement pour la nouvelle venue. Son architecture intègre une suspension arrière indépendante, un choix encore rare à l’époque, surtout sur des véhicules de cette taille. Ce système complexe, avec bras obliques, amortisseurs verticaux et ressorts hélicoïdaux, garantit une tenue de route impressionnante sans sacrifier le confort. À l’arrière, les freins à disque sont montés en position inboard, c’est-à-dire près du différentiel, pour réduire les masses non suspendues — une solution digne d’un coupé sportif.
À l’avant, la suspension à double triangulation est tout aussi sophistiquée, offrant une précision directionnelle remarquable. La XJ n’est pas juste une belle voiture : c’est une machine d’ingénieur, pensée pour devancer les références allemandes sur la route.
Double réservoir, double raffinement
Autre particularité rare : la XJ est équipée de deux réservoirs d’essence, chacun placé dans les ailes arrière. Le conducteur peut basculer de l’un à l’autre via un commutateur au tableau de bord. Au-delà du côté pratique, cette configuration participe à l’équilibre du véhicule et allonge l’autonomie — un atout pour les longs trajets, mais aussi une marque de fabrique typiquement Jaguar.
Motorisations nobles et silencieuses
Au lancement, la XJ est proposée avec le célèbre 6 cylindres en ligne XK, dans ses versions 2.8L (142 ch DIN) ou 4.2L (186 ch DIN). Ce moteur, robuste, souple et très silencieux, est secondé par une boîte manuelle ou une transmission automatique Borg-Warner. Il propulse la XJ à plus de 190 km/h dans un silence feutré, tout en offrant des accélérations très honnêtes pour une berline pesant près de 1,7 tonne.
Mais Jaguar ne s’arrête pas là : dès 1972, elle franchit une nouvelle étape avec l’introduction d’un V12 5.3 litres, rendant la XJ la berline de série la plus rapide du monde, capable d’atteindre plus de 225 km/h dans le luxe le plus absolu. Aucun concurrent ne propose alors un V12 dans une berline. Pas même Mercedes.
Une concurrence dépassée
Face à la Jaguar XJ, les concurrentes paraissent tout à coup… datées. La Mercedes W108, bien que solide, conserve une suspension plus traditionnelle. La BMW E3 (2500/2800) est dynamique mais bien moins raffinée à l’intérieur. La Citroën DS, pourtant futuriste, ne peut rivaliser ni en performance, ni en prestige. Quant à la Maserati Quattroporte, elle reste hors de portée du commun des mortels, alors que Jaguar propose sa XJ à un tarif étonnamment compétitif.
En un mot : la Jaguar XJ est une révolution roulante. Une voiture qui combine luxe, technologie, élégance et performance, sans compromis. Une berline qui pose les fondations de ce que seront toutes les grandes routières pendant les trente années suivantes.
4. Les trois séries de la Jaguar XJ (1968–1992)
La Jaguar XJ première génération s’étale sur près de 25 ans, un record de longévité pour une même plateforme. Ce long règne s’est articulé en trois grandes séries, chacune marquant une étape dans l’évolution esthétique, technologique et commerciale du modèle. Retour sur ces icônes roulantes.
Série I (1968–1973) – L’originale, la plus pure

Source : The Car Spy – 1970 Jaguar XJ6 4.2 Series 1, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18040555
La Série I est la plus proche de la vision originelle de Sir William Lyons. Son design pur, ses lignes tendues et sa calandre basse en font un véritable objet d’art.
Versions disponibles :
XJ6 2.8 : 6 cylindres en ligne, 142 ch – plutôt destiné au marché britannique.
XJ6 4.2 : 6 cylindres en ligne, 186 ch – plus coupleux et adapté aux grandes distances.
XJ12 (1972) : V12 5.3 litres, 253 ch – la première berline V12 de série au monde.
Caractéristiques :
Intérieur cossu : cuir Connolly, placage bois véritable, instrumentation Smiths.
Double réservoir de carburant.
Freins à disque sur les quatre roues.
Boîte manuelle 4 rapports (avec overdrive) ou automatique Borg-Warner 3 rapports.
Points marquants :
L’une des toutes premières berlines à offrir à la fois luxe et performance dans un équilibre si raffiné.
La version XJ12 devient rapidement une référence mondiale, alliant onctuosité du V12 et silence de fonctionnement absolu.
Série II (1973–1979) – L’entre-deux parfois décrié

Source : Steven Leussink – Own work, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=97523911
La Série II marque un tournant esthétique lié aux normes de sécurité, notamment américaines, avec des pare-chocs rehaussés et des clignotants intégrés.
Évolutions notables :
Calandre raccourcie et pare-chocs relevés.
Nouvelle planche de bord, plus moderne mais jugée moins élégante.
Introduction du système de climatisation intégré.
Apposition de commandes de ventilation plus complexes.
Versions :
XJ6 3.4 et 4.2 (le 2.8 disparaît progressivement)
XJ12 5.3 litres
XJ-C (Coupé 2 portes) : rare et très recherché aujourd’hui, disponible en 6 et 12 cylindres.
Fiabilité :
Problèmes récurrents de corrosion, d’étanchéité et d’installations électriques.
La finition pâtit parfois des difficultés industrielles de l’époque (grèves, rationalisations).
Série III (1979–1992) – Le chant du cygne dessiné par Pininfarina

Source : Sicnag – 1983 Jaguar XJ6 Series III Saloon, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40306491
Pour prolonger la vie de sa berline sans repartir de zéro, Jaguar fait appel à Pininfarina pour restyler sa XJ. Le résultat est une réussite, à la fois élégante et modernisée.
Design :
Toit légèrement rehaussé pour améliorer l’habitabilité.
Vitres latérales redessinées (montants plus fins, plus de lumière).
Nouveaux pare-chocs mieux intégrés.
Jantes et finitions plus modernes.
Mécanique :
Toujours les moteurs XK (4.2 litres) et V12 (5.3 litres).
Injection électronique au lieu des carburateurs sur les dernières versions.
Boîtes automatiques plus modernes (GM 400).
Versions notables :
XJ12 Sovereign
XJ6 Sovereign 4.2
Vanden Plas (version haut de gamme avec finitions supplémentaires)
Longévité :
Produite jusqu’en 1992 en parallèle des XJ40.
Très appréciée en collection pour sa fiabilité améliorée et son design intemporel.
En résumé, la Jaguar XJ a su évoluer tout en conservant son ADN : ligne racée, ambiance feutrée, moteur noble, et toucher de route unique. Chaque série a ses amateurs, ses défauts, et ses modèles phares.
5. Performances et sensations de conduite
a Jaguar XJ n’est pas qu’un bel objet. C’est avant tout une voiture faite pour rouler, voyager, filer sur l’asphalte dans un confort princier. Dès ses débuts, elle a su marier des performances de haut niveau à une douceur de conduite inégalée, devenant rapidement une référence sur ce terrain aussi.
Des mécaniques nobles et veloutées
Au fil des séries, la XJ première génération a reçu plusieurs motorisations, toujours orientées vers l’agrément plus que la brutalité.
Modèle | Cylindrée | Puissance (DIN) | 0 à 100 km/h | Vitesse max | Boîte |
---|---|---|---|---|---|
XJ6 2.8 (S1) | 2792 cm³ | 142 ch | ~12 sec | 185 km/h | Manuelle 4 / Auto 3 |
XJ6 4.2 (S1–S3) | 4235 cm³ | 186 à 205 ch | ~9,5 sec | 195–205 km/h | Manuelle 4 + OD / Auto 3 |
XJ12 (S1–S3) | 5343 cm³ V12 | 253 à 295 ch | ~7,5 sec | 225–230 km/h | Auto 3 GM TH400 |
La XJ6 offrait déjà une grande souplesse et un silence de fonctionnement remarquable. Mais c’est bien la XJ12 qui a marqué les esprits : son V12, dérivé de la Type E, tournait si rond qu’un verre d’eau posé sur le moteur restait immobile au ralenti. L’accélération était franche, linéaire, presque impériale. Une expérience de conduite inédite à l’époque pour une berline.
Comportement routier : une anglaise sûre d’elle
L’une des plus grandes qualités de la XJ réside dans son châssis magistralement équilibré. Grâce à sa suspension arrière indépendante (reprise plus tard sur l’Aston Martin DB7), son poids bien réparti et sa direction assistée précise, la XJ se montre à la fois douce et agile.
Sur route sinueuse, la XJ ne cherche pas la sportivité brutale, mais impressionne par sa maîtrise des mouvements de caisse, son silence de roulement et sa capacité à effacer les imperfections du bitume. Sur autoroute, elle glisse à haute vitesse sans effort, stable et souveraine.
Face à la concurrence
À sa sortie, la XJ fait face à des adversaires de renom :
Mercedes-Benz W108/W116 : mieux construite, mais plus raide et moins inspirée dynamiquement.
BMW E3 (2500/2800) : plus sportive, mais beaucoup moins luxueuse.
Citroën DS/SM : suspensions géniales, mais vieillissantes et au style clivant.
Maserati Quattroporte I/III : très rares et peu fiables en comparaison.
La Jaguar XJ n’a pas cherché à les imiter, elle a imposé une nouvelle manière de concevoir la berline : élégante, performante, confortable, et accessible (au moins à l’époque).
En résumé, la conduite d’une Jaguar XJ, c’est une caresse sur le bitume, un mélange de puissance contenue, de douceur mécanique et de noblesse du geste. Un art de vivre à l’anglaise, entre gentleman driver et esthète des belles choses.
6. La Jaguar XJ en voiture de collection
Longtemps négligée, souvent redoutée pour sa réputation de voiture capricieuse, la Jaguar XJ des séries 1 à 3 connaît depuis quelques années un véritable regain d’intérêt chez les collectionneurs. Et pour cause : peu de voitures allient aujourd’hui à ce prix ligne intemporelle, noblesse mécanique et ambiance intérieure aussi singulière.
Une cote encore abordable
Bonne nouvelle pour les passionnés : toutes générations confondues, la XJ reste accessible, surtout si l’on évite les versions les plus rares (comme le Coupé XJ-C ou les V12 très peu kilométrées).
Modèle | Prix estimé (état collection) |
---|---|
XJ6 Série 1 4.2 | 12 000 – 18 000 € |
XJ6 Série 2 | 8 000 – 14 000 € |
XJ6 Série 3 | 9 000 – 16 000 € |
XJ12 toutes séries | 15 000 – 30 000 € |
XJ-C Coupé (6 ou 12 cyl) | 20 000 – 40 000 € |
Ces prix peuvent grimper pour des modèles en état concours ou à l’historique limpide, particulièrement pour les V12 Série I, les Sovereign ou les Vanden Plas.
Entretien : pas pour les distraits
La XJ est une voiture exigeante, mais pas irréparable. Les points à surveiller :
Corrosion (talon d’Achille majeur, notamment sur les bas de caisse, passages de roue, pieds de porte…).
Système de refroidissement (essentiel sur les V12 pour éviter la surchauffe).
Électricité capricieuse (surtout sur Série II).
Carburation (réglages fins sur les carburateurs SU ou Zenith, sauf injection).
Suspension arrière complexe (freins inboard, silent-blocs spécifiques).
Heureusement, les pièces sont encore relativement disponibles, surtout via les spécialistes anglais. De nombreux clubs existent (Jaguar Enthusiasts Club, XJ Club France) pour accompagner les passionnés.
Quelle série choisir ?
Série I : la plus pure, la plus rare, la plus désirable – mais aussi la plus rustique à entretenir.
Série II : souvent la moins cotée, bonne base pour un projet, mais finitions parfois en retrait.
Série III : finition améliorée, plus fiable, idéale pour rouler sans stress.
XJ12 : chef-d’œuvre mécanique, mais demande rigueur et budget.
XJ-C : le graal pour les amateurs de carrosseries rares, mais attention à l’état !
Pour qui ?
La Jaguar XJ s’adresse à ceux qui aiment rouler élégant, à leur rythme, et qui n’ont pas peur de mettre les mains sous le capot ou de s’entourer d’un bon garagiste. Elle n’est pas faite pour les trajets quotidiens… mais elle rend chaque sortie mémorable.
7. La Jaguar XJ dans les films et séries
Avec son profil bas, son élégance aristocratique et sa présence subtile mais imposante, la Jaguar XJ a naturellement trouvé sa place devant les caméras. Des années 1970 à nos jours, elle est apparue dans de nombreuses productions, incarnant tantôt le pouvoir, tantôt le raffinement, parfois même… la menace.
L’arme des gentlemen
Dans de nombreuses séries britanniques des années 70 et 80, la XJ est le véhicule par excellence des notables, agents secrets, hommes d’affaires et policiers en civil. Elle incarne un statut, une forme de classe tranquille et puissante.
The Sweeney (1975–1978) : série policière britannique culte où la XJ Série I ou II accompagne de nombreuses scènes de filature ou de poursuite.
Le Retour du Saint (1978–1979) : Simon Templar (alias Ian Ogilvy) pilote une XJ6 blanche avec distinction.
Yes Minister / Yes Prime Minister : satire politique où la XJ est omniprésente devant les bâtiments gouvernementaux.
De Buckingham aux mafias
Dans les années 80 et 90, la XJ continue d’illustrer les hautes sphères du pouvoir, mais aussi les zones d’ombre.
Octopussy (1983) : Roger Moore (James Bond) roule en Jaguar XJ6 Série III – un choix plus civil que l’Aston Martin habituelle, mais tout aussi noble.
The Crown (Netflix) : les membres de la royauté et du gouvernement sont régulièrement filmés montant ou descendant d’une XJ.
The Gentlemen (2019) : Guy Ritchie ne résiste pas à montrer plusieurs XJ (série III et XJ40), symboles d’un certain Londres underground-chic.
À l’écran comme au casting
Son apparence unique permet à la XJ d’incarner plusieurs rôles : limousine de ministre, véhicule d’escorte, voiture de mafieux ou de patriarche. Dans certains films, elle devient presque un personnage, à la fois mystérieux et magnétique.
En France aussi…
La Jaguar XJ a également été repérée dans plusieurs productions françaises comme symbole de réussite ou d’élégance légèrement décadente :
Les Ripoux, Le Grand Pardon, 99 Francs…
En arrière-plan des spots publicitaires des années 80/90 pour les montres, alcools, ou banques.
Pourquoi elle plaît tant au cinéma ?
Sa ligne fluide, qui évite les angles agressifs.
Son caractère discret, moins ostentatoire qu’une Rolls ou une Ferrari, mais tout aussi prestigieux.
Sa palette de couleurs sobres (British Racing Green, noir, bordeaux, anthracite), idéale pour les scènes nocturnes ou feutrées.
La Jaguar XJ est une actrice née, avec cette classe tranquille qui traverse les genres : espionnage, drame, politique, polar… toujours à sa place, jamais trop.
8. Miniatures et modèles réduits de la Jaguar XJ
Comme toute voiture de légende, la Jaguar XJ a naturellement inspiré les fabricants de miniatures. Que l’on soit amateur de vitrines bien garnies ou modéliste passionné, il est possible de retrouver la XJ dans ses différentes séries et motorisations, avec un niveau de détail souvent bluffant, surtout en 1/18.
Échelle 1/43 : la plus répandue
L’échelle 1/43 est le terrain de jeu préféré des collectionneurs de berlines classiques. Faciles à stocker, abordables, et souvent bien détaillées, les XJ y sont représentées dans leurs moindres nuances.
Marques notables :
Vanguards : Série I et II, versions classiques britanniques (police, taxi, etc.).
IXO / Altaya : modèles de collections presse, bons rapports qualité/prix (Série III notamment).
Neo Scale Models : plus haut de gamme, avec finitions soignées (phares rapportés, détails chromés).
Minichamps : rare mais très fidèle, souvent recherché.
Versions disponibles :
XJ6 Série I et II (2.8 / 4.2)
XJ12 Série III
XJ-C Coupé
Modèles Daimler Sovereign (calandre spécifique)
Échelle 1/18 : pour les passionnés de détail
Les modèles 1/18 permettent une immersion totale dans l’univers Jaguar : intérieurs fidèles, moteurs ouvrants, suspensions réalistes… mais ils sont plus rares et parfois coûteux.
Marques à connaître :
AUTOart : quelques XJ40 et XJ220, pas de Série 1 à 3 mais niveau de finition exceptionnel.
Cult Scale Models : XJ6 Série III – très réussie, finition haut de gamme, intérieur cuir réaliste.
KK Scale : XJ-C 2 portes – belle présence en vitrine, bon rapport qualité/prix, production limitée.
Points forts :
Volants bois, logos Jaguar rapportés, jantes fidèles.
Peintures au ton juste (BRG, bordeaux, sable, noir…).
Intérieurs en simili bois et cuir, parfois avec ceintures en tissu.
Où les trouver ?
Sites spécialisés : Modelissimo, CK Modelcars, GrandPrixModels.
Ebay : vaste choix en neuf et occasion.
Salons de la miniature, bourses auto, ventes aux enchères spécialisées.
Astuce de collectionneur
Pour une collection cohérente :
Choisir une seule série (I, II ou III) à décliner selon la couleur et la motorisation.
Ajouter une version Daimler pour varier sans changer de silhouette.
Ne pas oublier le XJ-C, plus rare mais très recherché.
Qu’elle trône sur une étagère ou dans une vitrine éclairée, la miniature Jaguar XJ est une ode à l’élégance britannique à l’échelle réduite. Une pièce de choix dans toute collection dédiée aux grandes routières du XXe siècle.
Conclusion – Jaguar XJ : une élégance intemporelle
La Jaguar XJ, dans ses premières déclinaisons, incarne tout ce que l’automobile britannique a pu offrir de plus noble et audacieux. Née du rêve de Sir William Lyons, façonnée avec l’exigence d’ingénieurs visionnaires et l’élégance de designers inspirés, la XJ est bien plus qu’une simple berline : c’est un manifeste roulant.
Entre 1968 et 1992, elle a su évoluer sans renier son ADN. Chaque série a apporté son lot d’améliorations, sans jamais trahir la ligne originelle ni son positionnement unique : celui d’une voiture à la fois luxueuse, performante, confortable et… profondément humaine. Car conduire une XJ, c’est avant tout ressentir. Ressentir le cuir, le bois, la glisse feutrée, le ronronnement d’un six ou douze cylindres, la sérénité d’un voyage hors du temps.
Aujourd’hui, la Jaguar XJ s’est imposée comme une valeur sûre dans l’univers des voitures de collection. Elle séduit par son style, sa rareté croissante, sa mécanique noble, et surtout par son charme inimitable, qu’aucune berline moderne ne saurait copier. Et son aura dépasse les routes : elle habite les écrans, les étagères de collection, et le cœur de ceux qui l’ont conduite… ou rêvée.
À l’heure des SUV anonymes et des technologies invasives, la XJ nous rappelle qu’une voiture peut être belle, vivante et incarnée, sans renoncer à sa mission première : nous emmener ailleurs, avec panache.
Le Mot du Bagnolard
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un faible pour la Jaguar XJ. Elle incarnait à mes yeux la classe ultime, un style so British, allié à la noblesse mécanique d’un 6 cylindres en ligne… ou mieux, d’un V12. À l’époque, si peu de berlines offraient ce type de motorisation – c’était presque insolent.
Ma première rencontre avec la XJ ? Un modèle réduit Solido au 1/43, en British Racing Green, que je contemplais pendant des heures. Et puis il y a eu la Jaguar des kidnappeurs dans Cauchemar, l’un des épisodes de la BD Michel Vaillant.
Plus tard, je découvris la beauté sublime de la XJ-C au travers de la XJ-C BroadSpeed préparée pour John Steed dans The New Avengers. Une pure merveille, musclée et élégante, parfaite pour l’espionnage avec classe (mais pas avec discrétion!).
Plus tard, je l’ai retrouvée au cinéma : la Jaguar du beau-père de Shaun dans Shaun of the Dead, malmenée par un Nick Frost déchaîné, ou encore celle de Vinnie Jones dans Snatch. Je ne serais pas surpris qu’elle figure également dans plusieurs James Bond comme véhicule de fonction de M… Impossible de ne pas admettre que cette voiture est une icône de la culture britannique.
Je me suis toujours dit qu’un jour j’en aurais une. Mais avec le temps, j’ai découvert les affres de la période British Leyland – ses soucis électriques, sa finition aléatoire… et j’ai commencé à douter.
Et pourtant… une XJ-C, cette version coupé rare et sublime, me fait encore tourner la tête.
Alors… passion ou raison ?
Qu'avez-vous pensé de cet article ?
Cliquez sur une étoile pour attribuer une note.
note moyenne 0 / 5. Nombre de votes : 0
Aucun vote pour l'instant, soyez le premier !
Nous sommes désolés que ce post ne vous ait pas été utile !
Laissons-nous améliorer cet article !
Dites-nous comment nous pouvons améliorer cet article ?
Laisser un commentaire